Sophrologie et neurosciences : enfin une preuve scientifique d’efficacité ?
L’efficacité de la pensée positive enfin démontrée ?
Des
études menées récemment au M.I.T (Massachussets Institute of
Technology) par une équipe de chercheurs en neurosciences ont permis
d’affirmer que les circuits neuronaux connectant l’hippocampe à
l’amygdale jouent un rôle crucial dans la façon dont nous associons les
émotions aux souvenirs.
Par ailleurs, ces chercheurs ont
réussi à inverser la valeur émotionnelle de certains souvenirs
spécifiques, en manipulant les cellules de zones concernées grâce à une
technique, l’optogénétique*, qui utilise la lumière pour contrôler
l’activité neuronale (neurones sensibles à la lumière).
*L’optogénétique permet
de contrôler les cellules du cerveau en insérant des molécules
sensibles à la lumière dans les neurones. Il devient possible d’activer
ou de désactiver (un peu comme un interrupteur) ces neurones en leur
envoyant de la lumière de différentes couleurs. Certaine couleur permet
d’activer des informations sensorielles responsables de l’apprentissage,
une autre active le système de récompense, etc.
« Dans
le futur,l’on sera capable de développer différentes méthodes pour
aider les gens à mémoriser davantage les bons souvenir plutôt que les
mauvais », affirme Susumu Tonegawa, professeur de biologie et neurosciences au MIT, en août 2014.
Une sorte de discrimination positive de la mémoire, en quelque sorte.
Les
souvenirs sont constitués de différents éléments, contextuels et
émotionnels, qui sont stockés dans différents endroits du cerveau. Les
éléments contextuels (comme le lieu et la date du souvenir, etc.) sont
ainsi stockés dans l’hippocampe, tandis que l’émotion associée à ce
souvenir est stockée dans l’amygdale. Jusqu’à présent, on savait qu’il
était possible de modifier et reprogrammer l’affect lié à un souvenir
(par des techniques utilisées notamment en psychothérapie et en
sophrologie), sans pour autant connaitre ni localiser précisément les
circuits neuronaux à l’œuvre.
Grâce aux expériences (sur des animaux)
menées lors de cette étude, en repérant les cellules de l’hippocampe qui
sont activées pendant la formation du souvenir grâce à une protéine
sensible à la lumière, les chercheurs ont pu identifier le réseau
neuronal responsable du « codage » d’un souvenir spécifique. Pour le
moment, les expérimentation ont été réalisées sur des animaux de toutes
sortes : vers de terre, mouches, souris et primates.
En 213, l’équipe du Pr Tonegawa a
utilisé cette technique pour implanter un faux souvenir dans la mémoire
de souris de laboratoire, et a démontré ainsi qu’il était possible d’influencer le comportement émotionnel des souris en activant une empreinte négative ou positive associée à un souvenir passé
sans aucun rapport avec la situation réelle vécue pendant l’expérience,
allant même jusqu’à inverser les réponses émotionnelles pour une
situation donnée.
Un groupe de recherches a également identifié et réussi à activer sur des souris les neurones responsables de l’agressivité, de façon à leur faire attaquer tout et n’importe quoi, sans discrimination.
Une équipe de l’Université de Columbia a également montré qu’il est possible d’intervenir sur les neurones responsables de la mémoire de l’odorat : en activant ces neurones, on modifie la perception « négative » ou « positive » d’une odeur.
Voilà qui rappelle les techniques de correction sérielle et de substitution sensorielle bien connues des sophrologues !
Un groupe de recherches a également identifié et réussi à activer sur des souris les neurones responsables de l’agressivité, de façon à leur faire attaquer tout et n’importe quoi, sans discrimination.
Une équipe de l’Université de Columbia a également montré qu’il est possible d’intervenir sur les neurones responsables de la mémoire de l’odorat : en activant ces neurones, on modifie la perception « négative » ou « positive » d’une odeur.
Voilà qui rappelle les techniques de correction sérielle et de substitution sensorielle bien connues des sophrologues !
Actuellement, une équipe cherche à
vérifier si la réactivation de souvenirs agréables peut avoir une
incidence sur la dépression, tout ceci dans l’espoir d’identifier de
nouvelles « cibles » pour les médicaments antidépresseurs, mais
également pour élaborer de nouveaux traitements psychiatriques.
Manipulations du cerveau : progrès ou danger ?
Une fois encore, les avancées
scientifiques de ces 15 dernières années, que ce soient les
nanotechnologies, la génétique, la biométrie, la robotique ou les
neurosciences, posent plus que jamais une question éthique. Pour chacune
d’entre elles ont peut trouver des applications épatantes et
prometteuses, mais pour chacune également, des dérives inquiétantes
(flicage permanent, atteinte à la vie privée, manipulation, eugénisme,
risques sanitaires…).
A l’issue de cette expérience sur le cerveau, sommes-nous en trains de mettre au point des « médicaments » ou des armes chimiques qui permettront de manipuler nos émotions ?
Ou bien ces recherches vont-elle nous permettre à nous, sophrologues, de prouver que le Pr Alfonso Caycédo avait raison lorsqu’il annonçait son « principe d’action positive », et inciter tout un chacun à développer ses capacités d’autoguérison ?
A l’issue de cette expérience sur le cerveau, sommes-nous en trains de mettre au point des « médicaments » ou des armes chimiques qui permettront de manipuler nos émotions ?
Ou bien ces recherches vont-elle nous permettre à nous, sophrologues, de prouver que le Pr Alfonso Caycédo avait raison lorsqu’il annonçait son « principe d’action positive », et inciter tout un chacun à développer ses capacités d’autoguérison ?
Pour ma part, dans le traitement du
stress post-traumatique et de la dépression (hors psychopathologie
grave), si le traitement médicamenteux s’avère nécessaire dans un
premier temps pour casser la spirale infernale et éviter le passage à
l’acte, j’aurais très vite tendance à privilégier l’approche holistique
de la personne qu’offre la sophrologie.
J’aimerai insister également sur le rôle préventif de l’entraînement sophrologique. Responsabiliser la personne plutôt que de la laisser s’abandonner les yeux fermés aux effets d’une chimie, c’est lui laisser la possibilité de rester l’auteur de sa vie, et cela sollicite et stimule probablement bien davantage ses capacités d’autoguérison, d’autonomie et de confiance en soi, indispensables dans la reconstruction du sujet.
J’aimerai insister également sur le rôle préventif de l’entraînement sophrologique. Responsabiliser la personne plutôt que de la laisser s’abandonner les yeux fermés aux effets d’une chimie, c’est lui laisser la possibilité de rester l’auteur de sa vie, et cela sollicite et stimule probablement bien davantage ses capacités d’autoguérison, d’autonomie et de confiance en soi, indispensables dans la reconstruction du sujet.
Pour en savoir plus, lire la publication en anglais du M.I.T sur http://newsoffice.mit.edu/2014/brain-circuit-links-emotion-memory-0827 et l’interview du directeur de recherches le Dr. Ed Bodyen sur Forbes.com.
Auteur : Caroline GORMAND, Sophrologue
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